Les trentenaires... la génération désenchantée !
Je viens de voir un documentaire très intéressant sur la "petite génération", celle des trentenaires en 2010. je me suis, bien entendu, sentie concernée et même attrapée par la détresse du reportage. A la fin, je me suis demandé pourquoi y a-t-il encore des trentenaires en vie en France en ce moment ! Pourquoi ne nous sommes-nous pas tous déjà suicidés ???
Et bien,oui, entre d'un côté des parents soixante huitards qui ont vécu la force de la liberté des pavés, des grands-parents qui avaient vécu la guerre et, de l'autre côté, des enfants qui sont nés connectés à internet, les pauvres trentenaires sont paumés. Eux, à en croire ces journalistes, ils n'ont vécu que le choc pétrolier, le sida et le chômage ! Et alors là, le zoom caricatural (enfin, je l'espère !) de ce reportage de 3 célibataires trentenaires masculins à la recherche de leur vie était pa-thé-tique.
Je vous dresse le tableau : un thésard docteur en biologie cellulaire adepte du “couch surfing”, et "réduit" à être commercial dans le domaine médical, un célibataire grassouillet de 35 ans ne cherchant que la future mère de ses enfants et le dernier, et pas des moindres, futur papa “à temps partiel” d'un petit garçon à naître, qui ne vivra pas avec la maman mais qui prévoit de partager la garde à partir du 12ème mois de l'enfant et qui essaie de se trouver une place dans l'organisation super serrée de la maman ! Et bien sûr, ils sont tous parisiens ! Non mais je rêve... Retenez-moi ou je fais un malheur.
Ce tableau dressé comme une image représentative des trentenaires en 2010 m'a hérissé les poils ! Je suis une trentenaire de 2010, comme la quasi totalité de mes amis et franchement, nous sommes loin, même très loin, de cette image décalée. Je ne féliciterai pas les soi-disant “journalistes” pour ce reportage partiel, partial et “parigot” au possible... Non, Mesdames et Messieurs les journalistes de ce reportage, nous ne sommes pas tous en colocation en train de regretter nos 8 années d'études pour rien et payés “comme un bac+2”. Non, nous ne sommes pas tous inscrits dans une agence matrimoniale avec l'épée de l'horloge biologique au-dessus de nos têtes. Non, nous n'avons pas tous fait le choix de faire un enfant en vivant chacun chez soi, en s'arguant d'un esprit de modernité ! Non, non, non... Quelle angoisse !
Non ! Nous sommes plutôt heureux d'être trentenaire en 2010, de ne plus avoir à travailler à la chaine dans des fonderies ou autres faïenceries. Et oui, nous sommes plutôt heureux de vivre la révolution internet et de découvrir qu'il y a encore des choses à inventer, que le monde est à explorer, que nous pouvons prendre l'avion alors que nos parents ont dû attendre une génération pour en voir sa démocratisation. Oui, nous sommes heureux d'avoir accès à la culture plus facilement, d'être plus libre de nos choix de femmes. Non, vraiment, ce tableau était déprimant. Je ne vous parle même pas des clichés qui ont été dépeints dans le portrait des femmes... Mais faites-vous votre idée en regardant ce reportage sur France5.fr, le monde en face. Mais prenez des antidépresseurs avant...